Boosteur cérébral, amincissant, anti-cancéreux, on ne compte désormais plus les avantages associés à la consommation du thé vert. La liste s’allonge d’année en année. Aujourd’hui, c’est dans le régime occidental trop riche en graisses et en sucres qu’il joue un nouveau rôle thérapeutique…
Le thé vert trouve une nouvelle place dans la branche médicinale
Beaucoup de gestes simples de la vie peuvent améliorer la qualité de sa santé. La consommation de thé vert en est un bon exemple.
Grâce à sa popularité remarquable au Japon et en Chine, le thé vert s’est facilement répandu sur le continent européen. Sa consommation la plus courante se fait sous la forme d’une infusion qui apporte un véritable moment de détente aux amateurs. Mais au-delà de ce plaisir personnel, de nombreuses vertus thérapeutiques se cachent derrière cette mystérieuse boisson !
À force de faire parler d’elle, le thé vert a suscité un vif intérêt chez les chercheurs grâce à des résultats positifs provenant d’études épidémiologiques sur les cancers.
Et encore aujourd’hui, le thé vert n’a pas fini d’impressionner !
En effet, il y a quelques temps, une équipe de chercheurs chinois ont mis la main sur des résultats prometteurs liés à la consommation de thé vert. Et comment ?
En s’intéressant à un puissant antioxydant, l’épigallocatéchine-3-gallate (EGCG), très présent dans le thé vert ! Mais voyons déjà de plus près ce qu’est cet antioxydant…
L’EGCG, que signifie ce fameux composant ?
Dans le monde, le thé vert est une boisson très convoitée mais pourtant sa composition est souvent méconnue du grand public. Elle renferme une forte quantité d’épigallocatéchine-3-gallate (EGCG) dont le nom reprend entre autres le terme de « catéchine ». Et oui, ce composé représente ce que l’on appelle en fait une catéchine, autrement dit un composé chimique de la famille des flavonoïdes.
A noter ! Les flavonoïdes sont des molécules naturellement présentes dans les fruits, légumes, céréales, thé et vin et qui sont réputées pour leurs puissantes vertus anti-oxydantes.
Particulièrement présentes dans le thé vert mais aussi le thé blanc, les catéchines sont des molécules aux remarquables pouvoirs antioxydants.
Malgré qu’elles soient peu connues, ces catéchines fournissent pourtant de nombreux bienfaits sur notre organisme. Plusieurs travaux antérieurs se sont déjà intéressés aux bénéfices de l’EGCG mais surtout dans le cadre de maladies telles le cancer, l’athérosclérose ou bien encore le diabète et les maladies neurodégénératives.
A savoir ! Lorsqu’une molécule présente des propriétés dites antioxydantes, cela veut dire qu’elle a pour fonction de bloquer les réactions internes et néfastes pour l’organisme qui sont provoquées par des molécules, appelées radicaux libres. Lors de certaines situations environnementales, la production de ces radicaux et donc leur activité peut se trouver augmentée et entraîner une oxydation des autres atomes de l’organisme.
Cette fois, c’est dans le régime occidental qui a plutôt mauvaise réputation (due à une consommation excessive d’acides gras saturés et de sucres), que des chercheurs ont essayé d’étudier le rôle du thé vert.
Des résultats encourageants pour limiter les effets délétères du régime occidental
Cette étude, dont les résultats ont été publiés dans The FASEB Journal, a pu montrer que l’EGCG apportait une protection naturelle et non négligeable à l’organisme lors d’un régime trop calorique.
Pour mener à bien leur étude (d’une durée de 16 semaines), les chercheurs ont fait appel à 3 groupes de souris mâles, tous âgés de 3 mois et répartis de la façon suivante :
- Le premier groupe a été soumis à un régime normal (contrôle) ;
- Le deuxième a reçu un régime riche en graisses et en fructose (sucres) (dit « high-fructose diet » (HFFD)) ;
- Et le troisième a reçu un régime riche en graisses et en fructose accompagné de l’EGCG (apporté via l’eau).
Au bout des 16 semaines d’expérimentation, il a été constaté que les souris soumises au régime HFFD étaient plus grosses que les souris contrôles, ce qui semble logique. Mais surtout, ces mêmes souris HFFD étaient aussi plus grosses que les souris ayant reçu l’EGCG (mais qui ont aussi subi le régime HFFD).
Les chercheurs ne se sont pas arrêtés là et ont aussi étudié la résistance à l’insuline de ces 3 groupes de souris : très nettement, les souris ayant reçu l’EGCG ont affiché une moindre résistance à cette hormone que les souris HFFD. Ce qui suggère alors que l’EGCG aurait aussi un rôle positif dans la prévention de l’obésité.
A noter ! L’insuline est une hormone dite hypoglycémiante qui permet de réguler positivement le taux de sucres dans le sang des individus. Elle permet donc en conséquence d’éviter une prise de poids trop importante et de contrer l’obésité.
Lorsqu’il y a résistance à l’insuline, cela veut dire que cette hormone n’est plus régulée correctement, donc son action de maintenir un taux de sucres optimal dans le sang est perturbée. Cela peut alors conduire à l’installation de l’obésité et d’autres maladies cardiovasculaires ou même hépatiques.
Pour compléter ces résultats, les chercheurs ont aussi évalué, via une batterie de tests comportementaux (portés sur la mémoire et la localisation spatiale), les performances cognitives des souris qui sont souvent affectées dans le cadre d’une prise de poids importante (régime occidental). Là aussi, les observations ne trompent pas ! Les souris ayant reçu l’EGCG montrent de meilleurs résultats, tant pour se repérer dans l’espace que dans la mémorisation des objets, comparé aux souris HFFD.
Ainsi, toutes ces données suggèrent que l’EGCG, composant principal du thé vert pourrait aussi jouer un nouveau rôle dans le cadre du régime occidental.
C’est la première fois qu’une étude scientifique portée sur des rongeurs, permet de mettre en évidence cette catéchine dans la lutte contre l’obésité, la résistance à l’insuline et dans la prévention du déclin cognitif. Autre que les traitements médicamenteux, la consommation de thé vert serait une nouvelle porte d’entrée pour limiter les effets néfastes d’un régime trop gras et trop sucré.
Mais attention, même si les experts croient au potentiel de cette boisson, ils restent encore méfiants sur sa surconsommation dont une toxicité hépatique a été relevée chez certains sujets ! Il ne faut donc pas en abuser et la consommer avec prudence…
Lucie B., Biologiste spécialisée en E-santé
– EGCG ameliorates high-fat–and high-fructose–induced cognitive defects by regulating the IRS/AKT and ERK/CREB/BDNF. The FASEB Journal. Yashi Mi et al. Le 10 juillet 2017.