Un ver, remède contre l’obésité ?

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Rédigé par Charline D. et publié le 16 mai 2017

Une équipe de chercheurs danois et australiens a fait la découverte d’un gène, issu d’un petit ver, capable de stimuler la sensation de satiété, mais aussi de susciter le désir de faire du sport après un repas. Une avancée majeure dans la lutte contre l’obésité.

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L’obésité, fléau de notre ère

L’obésité est « une accumulation anormale ou excessive de graisse qui présente un risque pour la santé ». Selon l’OMS, l’obésité résulte de l’évolution des modes de vie et concerne la quasi-totalité des pays du monde. Le nombre d’adultes atteints de surpoids ou d’obésité est estimé à 35%.

L’excès de poids peut résulter d’une modification de l’alimentation et de la réduction de l’activité physique. Cependant, ces deux facteurs n’expliquent pas à eux seuls l’augmentation de la fréquence de l’obésité. D’autres facteurs sont à incriminer : la prédisposition génétique, le stress, le sommeil, certains médicaments, la flore intestinale, certains polluants ou virus, etc. Les origines de l’obésité sont multiples et la compréhension de son développement pas encore totalement claire.

L’indice de masse corporelle (IMC), exprimé en kg/m2, permet d’évaluer le surpoids ou l’obésité de l’adulte. Il correspond au poids divisé par le carré de la taille. Ainsi, le surpoids est défini par un IMC égal ou supérieur à 25 et l’obésité par un IMC égal ou supérieur à 30.

L’obésité est une maladie aux conséquences multiples sur la santé comme :

  • Diabète de type 2 ;
  • Hypertension artérielle ;
  • Dyslipidémie (excès de lipide dans le sang) ;
  • Atteintes cardiovasculaires ;
  • Apnée du sommeil ;
  • Certaines maladies respiratoires ;
  • Certaines maladies articulaires (arthrose) ;
  • Cancers (notamment cancer de l’utérus) ;
  • Conséquences psychologiques.

Un ver pour combattre l’obésité

Caenorhabditis elegans ne mesure pas plus d’un millimètre. Ce ver partage avec l’Homme près de 80% de gènes dont la moitié sont connus pour être impliqués dans les maladies humaines. Cette proximité génétique avec l’Homme fait de ce petit ver, un modèle d’étude parfait pour les chercheurs. En effet, l’étude de ces vers permet de mieux comprendre certains processus physiologiques (le métabolisme par exemple) et pathologiques (maladies).

Parmi ces gènes, une équipe de chercheurs australiens et danois en ont découvert un : baptisé « ETS-5 », contrôlant la sensation de satiété, le besoin de dormir, mais également celui de faire de l’exercice après avoir mangé. Ainsi, pour la première fois, des chercheurs découvrent un gène capable de réguler le métabolisme. Les scientifiques ont également pu constater qu’un régime riche en matière grasse implique une réponse du cerveau différente qu’un régime pauvre en nutriments. Les aliments sucrés ou gras stimulent l’appétit, ce qui favorise la prise de poids.

Ainsi, cette belle découverte ouvre la voie pour le développement d’une future molécule permettant de contrôler la prise de poids par réduction de l’appétit et augmentation de l’envie de se dépenser.

Charline D., Pharmacien

– Un petit ver pour un grand remède. Le quotidien du pharmacien. Le 16 février 2017.
– Obésité. Inserm . Janvier 2014.