2,2 milliards de personnes dans le monde sont en surpoids en 2015, dont 107,7 millions d’enfants. Des chiffres qui n’ont cessé d’augmenter ces 25 dernières années, faisant du surpoids un défi majeur de santé publique mondiale. Bien qu’il reste du travail, la France n’est pas un si mauvais élève …
Le surpoids et l’obésité dans le monde
Une étude publiée dans le célèbre New England Journal of medicine, a analysé près de 25 ans de données portant sur 68 millions de personnes et regroupant 168 pays. Les résultats sont clairs, en 25 ans la fréquence de l’obésité a doublé dans 70 pays. Par ailleurs, l’obésité semble toucher plus les femmes âgées de 60 à 64 ans et les hommes ayant entre 50 et 54 ans.
Bien que globalement, les femmes soient plus concernées par ce fléau que les hommes, la progression la plus conséquente est tout de même observée chez les jeunes hommes (25 à 29 ans) de revenus moyens.
Parmi les 168 pays compris dans l’étude, c’est l’Egypte qui arrive en tête avec le plus grand nombre d’adultes obèses. Du côté des enfants, c’est aux Etats-Unis que la prévalence (nombre de cas d’une pathologie sur la totalité de la population) est la plus élevée. A contrario, les pays les moins touchés sont le Vietnam concernant l’obésité adulte et le Bangladesh pour les enfants.
En 2015, pas moins de 4 millions de décès, soit 7 % de l’ensemble des décès, étaient attribuables à un surpoids ou une obésité.
Le surpoids et l’obésité en France
Une étude française publiée dans le BEH (Bulletin épidémiologique hebdomadaire) montre que le surpoids a stagné en France entre 2006 et 2015. Ainsi, selon les derniers chiffres de 2015 :
- 1 Français sur 2 environ (soit 49%) est en surpoids (49,3% en 2006) ;
- 17,2 % des adultes sont obèses (16,9% en 2006) ;
Concernant les enfants :
- 16,9 % sont en surpoids (17,9% en 2006);
- 3,9 % sont obèses (3,3% en 2006).
Par ailleurs, l’étude met en évidence une persistance depuis 2006 des différences socio-économiques. Le surpoids est plus fréquent chez les personnes sans diplôme ou ayant un diplôme inférieur au baccalauréat. L’étude montre que 60,8% des hommes et 53,4% des femmes dans l’un des deux cas cités précédemment sont en surpoids ou obèses. Des pourcentages qui diminuent lorsque le niveau scolaire augmente. L’obésité touche 3,7% des femmes sans diplôme, contre 0,8% des femmes plus diplômées, soit 5 fois plus.
Le surpoids chez les enfants est également fortement influencé par le niveau d’étude du ménage. En effet, lorsque la personne de « référence » du ménage n’a pas ou a peu de diplôme, la prévalence du surpoids de l’enfant s’élève à 23,2%. Tandis que cette dernière est à 8,9% lorsque le parent a été jusqu’au 2ème ou 3ème cycle.
Finalement, les Français se situent dans la moyenne européenne dont la tendance est à la stabilisation du surpoids. Il reste cependant encore beaucoup de travail. En effet, les objectifs du fameux PNNS (Programme National Nutrition Santé, 2011 à 2015), dont la diminution de 15% en 5 ans du surpoids et de l’obésité chez l’enfant, n’ont pas été atteints. De nouveaux objectifs sont en cours d’élaboration.
Charline D., Pharmacien
– 4 millions de morts dans le monde dus à un IMC trop élevé. Irène Drogou. Le quotidien du médecin. Le 15 juin 2017.