Dans le cadre du troisième Plan Cancer, s’échelonnant de 2014 à 2019, 85 actions de santé publique sont menées à travers l’Hexagone. L’une d’elles, nommée 11.6, a pour objectif, entre autres, de mener des actions éducatives auprès des jeunes de 3 à 18 ans sur le thème de l’alimentation et de l’activité physique. Santé Publique France rapporte l’ensemble des actions réalisées entre 2013 et 2014 et les points à améliorer pour sensibiliser efficacement les enfants à l’importance de s’alimenter sainement tout en pratiquant des activités physiques régulièrement.
Caractéristiques des actions menées dans l’Hexagone
Lutter de manière préventive contre le surpoids et l’obésité chez les plus jeunes est un enjeu crucial pour l’avenir de certaines sociétés.
Compte tenu de la complexité de cette tâche, l’agence Santé Publique France a décidé de dresser un bilan des actions réalisées sur le territoire entre 2013 et 2014 et de repérer celles qui sont les plus prometteuses afin de promouvoir leur mise en place.
Globalement, les caractéristiques des interventions menées sont :
- Un total de 887 actions selon la base de la Mutualité Française, la base OSCARS (Observation et de Suivi Cartographique des Actions Régionales de Santé) et de l’INPES ;
- 52% d’entre elles ont duré entre 6 mois et plus d’un an ;
- L’Occitanie (15,7%), la Bretagne (11,1%), la région PACA (10,3%), la Nouvelle-Aquitaine (9%), le Grand Est (8,2%) et les Hauts de France (7,9%) sont les régions dans lesquelles se sont déroulées le plus d’actions ;
- 75% d’entre elles se sont mises en place dans les écoles ;
- Les porteurs de projets sont majoritairement les mutuelles, les associations, les communes et l’État ;
- 26% des actions portaient sur l’activité physique, 28% sur l’alimentation et 46% combinaient les deux thématiques.
Les stratégies de prévention les plus prometteuses d’après les études précédentes
En passant en revue l’ensemble de la littérature internationale sur le sujet de la prévention à visée des enfants et adolescents, dans les domaines de l’alimentation de l’activité physique, le groupe de travail de Santé Publique France a identifié des stratégies les plus adaptées pour obtenir de bons résultats.
Ces stratégies doivent impliquer :
- Le fait d’intervenir en milieu scolaire ;
- Des actions combinant alimentation et activité physique ;
- Des actions intégrées dans le programme d’enseignement;
- Une prise en compte de l’environnement de l’enfant ;
- Une durée d’intervention minimale d’un an ;
- L’adhésion et la participation des parents.
Enfin, les auteurs rappellent que pour favoriser l’implication des parents, les expériences menées sur le terrain confirment les données des études scientifiques sur le sujet. Ainsi, les activités interactives et ludiques comme cours de cuisine sont davantage appréciées par tous les parents.
Les conférences, au contraire, sont davantage suivies par les catégories sociales les plus élevées, celles qui ont, en général, de meilleures connaissances sur les besoins énergétiques et des pratiques nutritionnelles plus conformes.
Points faibles et points forts des actions de prévention
Le recensement des actions menées sur le territoire en 2013-2014 a mis en évidence que 96% d’entre elles agissaient seulement sur l’enfant alors que seulement 28 % agissaient sur des personnes s’occupant de l’enfant (parents, encadrants, professeurs, cuisinier de l’établissement).
De plus, seulement 10 % des actions étaient menées sur des déterminants environnementaux comme, par exemple, l’offre de restauration scolaire.
Par conséquent, seulement 6 % des actions combinaient les trois approches : l’enfant, son entourage au quotidien et son environnement. Privilégier les trois approches est recommandé dans la littérature.
Concernant l’implication des parents, un critère d’efficacité retrouvé nettement dans les études de prévention précédentes, seulement 21 % des interventions l’intégrait.
Du côté de l’âge du public destiné à ces actions d’éducation en matière d’alimentation et d’activités physiques, les préadolescents sont la cible privilégiée avec 69,5 % des interventions contre 24% pour les 3-6 ans. A l’avenir, il faudra agir aussi sur ce point puisque les données de la littérature soulignent l’intérêt d’agir dès le plus jeune âge.
Quels sont les points positifs des actions menées sur le terrain ?
Près de la moitié d’entre elles portaient à la fois sur l’alimentation et l’activité physique et 68 % des actions étaient mises en œuvre dans le milieu scolaire.
De plus, plus d’un tiers des 887 actions duraient un an ou plus.
Afin de déployer des actions efficaces, il est nécessaire de les identifier et de fournir aux acteurs de terrain leur descriptif détaillé.
Ainsi, Santé publique France travaille actuellement sur la mise au point d’un registre national qui compilera les actions prometteuses et efficaces pour agir sur différents déterminants.
En parallèle, l’évaluation des nouvelles actions d’information sur l’activité physique et l’alimentation auprès des plus jeunes doit continuer à être encouragée.
Julie P., Journaliste scientifique