Pour toutes celles et tous ceux qui cherchent à perdre du poids, l’attrait pour des aliments « plaisir » et l’envie de faire du sport sont deux enjeux majeurs du quotidien. Récemment des chercheurs américains ont mis en évidence que la désactivation d’un seul gène chez des souris pourrait agir favorablement sur ces deux aspects. Un résultat pour le moins surprenant et intéressant !
Obésité, manger moins et faire plus de sport
Pour les personnes en surpoids ou obèses, deux mesures hygiéno-diététiques s’imposent dès le début de leur prise en charge :
- Manger moins et mieux ;
- Faire plus de sport.
Ces deux aspects constituent des enjeux essentiels pour favoriser la perte de poids face à l’obésité, qui reste une maladie chronique multifactorielle. Mais en pratique, ils ne sont pas toujours faciles à appliquer. Dans ce contexte, des chercheurs américains ont travaillé sur un modèle de souris et se sont intéressés de près à une zone spécifique du cerveau, l’habenula. L’habenula est une zone cérébrale présente chez tous les vertébrés. Elle appartient à l’épithalamus, situé en arrière et au-dessus du mésencéphale.
Un gène régulant une zone cérébrale spécifique
Le rôle de l’habenula reste encore mal connu, mais les scientifiques s’y intéressent de près, notamment pour son éventuelle implication dans :
- Les addictions et le circuit de la récompense ;
- La dépression ;
- La motivation ;
- Le comportement d’une manière plus générale.
Dans leurs travaux, les chercheurs se sont penchés sur un gène particulier (Prkar2a), qui agit directement sur l’habenula. De précédentes études avaient mis en évidence que l’altération des circuits neuronaux dans l’habenula permettaient à des souris de ne pas devenir obèses, même en cas d’alimentation obésogène. Cette fois, les chercheurs ont désactivé le gène Prkar2a et observé chez les souris :
- Un attrait réduit pour les aliments qui activent le circuit de la récompense (généralement les aliments gras et sucrés) ;
- Un intérêt renforcé pour faire de l’exercice physique.
Des résultats à valider chez l’animal avant d’être évalués chez l’homme
De tels résultats semblent très intéressants dans le contexte actuel d’épidémie d’obésité et de surpoids dans le monde. Les effets de la désactivation du gène Prkar2a doivent être évalués à plus long terme chez la souris et d’autres modèles animaux. Selon les résultats, des études cliniques chez l’homme pourraient ensuite être menés.
Dans tous les cas, les chercheurs estiment que la seule voie génétique ne peut suffire à lutter contre l’obésité, qui reste une maladie chronique multifactorielle. Les facteurs environnementaux, et en particulier alimentaires, constituent en effet une composante essentielle du surpoids et de l’obésité. Il ne s’agit pour l’instant que d’une hypothèse, mais si la désactivation d’un gène pouvait aider à moins manger d’aliments gras et sucrés et à faire plus de sport, un premier pas important serait déjà franchi !
Estelle B., Docteur en Pharmacie