Depuis presque deux ans, les confinements et les fermetures de classes successives liées à l’épidémie de Covid-19 ont bouleversé les habitudes de vie des jeunes français. Sédentarité et inactivité physique se sont ainsi installées dans leur quotidien, favorisant le développement de problèmes de surpoids. Et si une meilleure prise en charge des enfants et adolescents souffrant de surpoids et d’obésité était possible ? C’est ce que suggère la Haute Autorité de Santé à travers la publication d’un guide visant à optimiser le parcours de prise en charge de l’obésité des jeunes générations.
Prise en charge de l’obésité : L’IMC comme point de départ
Touchant respectivement 17 % et 4 % des enfants de plus de 6 ans, ainsi que 20 % et 5,4 % des adolescents, le surpoids et l’obésité représentent un réel enjeu de santé publique. Surtout dans le contexte actuel, où, depuis presque deux ans, les confinements et les fermetures de classes successives liées à l’épidémie de Covid-19 ont bouleversé les habitudes de vie des jeunes français. Sédentarité et inactivité physique se sont en effet installées dans leur quotidien, favorisant le développement exponentiel de ces problèmes de poids.
Or, il faut savoir que l’obésité peut entraîner des répercussions considérables sur la santé de l’individu et ce dès l’enfance à travers des difficultés respiratoires, un risque accru de fractures voire une hypertension artérielle. L’impact psychologique s’avère également important (moindre estime de soi, moins bonne image de son corps, repli sur soi) avec des conséquences sur les résultats scolaires et les interactions sociales.
Dans ce contexte, un repérage précoce s’avère essentiel. La Haute Autorité de santé (HAS) vient d’ailleurs de publier dans ce sens un guide visant à améliorer la prise en charge de l’obésité infantile et adolescente. Globalité et multidisciplinarité de l’accompagnement en constituent les maîtres-mots. Il s’agira avant tout d’établir un diagnostic précoce de la maladie à travers la mesure de l’indice de masse corporelle (IMC) couplée à l’analyse de la courbe de croissance (grâce aux courbes de référence disponibles dans le carnet de santé). Mais ces données ne suffisent pas à elles seules pour caractériser la situation de surpoids et d’obésité de chaque enfant. Chacun ayant son propre vécu, sa propre histoire familiale, il semble dès lors essentiel d’avoir recours à un examen plus abouti en vue de proposer des soins adaptés et un accompagnement sur-mesure.
Une prise en charge de l’obésité sur-mesure adaptée aux habitudes de vie du patient
C’est ainsi que la HAS préconise de mettre en place une évaluation multidimensionnelle, permettant d’appréhender l’état du patient au-delà du simple indice de masse corporelle. L’objectif ? Repérer rapidement les éventuelles difficultés psychologiques, sociales ou scolaires, pouvant constituer la cause ou la conséquence de la situation d’obésité. Et cela commence par un examen des habitudes de vie de l’enfant à travers une longue consultation réalisée par le médecin traitant. En fin de consultation, le praticien orientera si besoin le patient vers des professionnels de proximité, d’autres médecins spécialistes ou vers une structure spécialisée pour proposer les soins et l’accompagnement appropriés à son cas.
À noter ! La perte du poids n’est pas un objectif prioritaire sauf en cas de complications.
Vu que de nombreux professionnels sont susceptibles d’intervenir, la HAS insiste par ailleurs sur la nécessité de la coordination des soins et de l’accompagnement, particulièrement dans les situations complexes où des réunions de concertation pluriprofessionnelles devront être mises en place. L’implication de l’enfant et de la famille jouera quant à elle un rôle essentiel dans la réussite du parcours de soins.
Un accompagnement sur le long terme pour une efficacité optimale
Enfin, la HAS souligne l’importance d’adapter la prise en charge de l’obésité en fonction des besoins et de l’âge du patient. En effet, une situation de surpoids ou d’obésité peut évoluer dans le temps en fonction de sa situation individuelle et familiale.
Cet accompagnement sur-mesure et sur le long terme devra également anticiper la période de puberté ainsi que le passage à l’âge adulte en aidant l’adolescent à devenir acteur de sa santé tout en lui donnant accès à plus d’autonomie.
À noter ! La probabilité qu’un enfant obèse le reste à l’âge adulte varie de 20 à 50 % avant la puberté, et atteint 50 à 70 % après la puberté.
Coordination, graduation et anticipation sur la durée constituent donc les clés essentielles que les différents professionnels de santé auront à employer pour mener à bien un parcours de soins efficace. Prochaine étape pour la HAS ? Elaborer un guide du parcours de soins dédié cette fois aux adultes en situation de surpoids ou d’obésité.
Déborah L., Docteur en Pharmacie