Obésité, quand les régimes restrictifs se montrent contre-productifs

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Rédigé par Estelle B. et publié le 15 mai 2022

Face au fléau mondial de l’obésité, les régimes restrictifs apparaissent pour beaucoup être l’une des solutions possibles. Mais quel est l’intérêt réel de ces régimes basés sur une réduction des apports caloriques quotidiens ? Une récente étude européenne s’est penchée sur cette question.

obésité et régimes restrictifs

Obésité et régimes restrictifs

En France, plus de 8,5 millions de personnes sont touchées par l’obésité. Face à l’obésité, les mesures hygiéno-diététiques constituent généralement la première ligne de défense, basée sur deux piliers :

  • Une alimentation équilibrée, saine et diversifiée ;
  • Une activité physique régulière et adaptée.

Pour induire la perte de poids, les régimes restrictifs sont parfois proposés. Ils sont définis par une réduction plus ou moins importante des apports caloriques quotidiens. Certains régimes d’exclusion sont également recommandés (régimes appauvris en graisses, en sucres, enrichis en protéines, …). Mais, en conditions réelles, les régimes restrictifs sont-ils véritablement intéressants pour aider le sujet obèse à maigrir ? Pas si sûr ! Une récente étude européenne, menée dans 6 pays d’Europe de l’Ouest (Allemagne, Espagne, France, Italie, Royaume-Uni et Suède) en mai et juin 2021 dévoile ses résultats.

Une majorité de sujets obèses qui essaient de perdre du poids

Dans cette étude, les chercheurs ont inclus 1 850 adultes (âge moyen 53 ans). Ils présentaient un Indice de Masse Corporelle (IMC) supérieur à 30, avec des données relatives aux :

  • Caractéristiques démographiques ;
  • Comorbidités ;
  • Traitements en cours et aux soins ;
  • Stratégies de perte de poids (programmes de perte de poids, traitements contre l’obésité, régimes hypocaloriques ou restrictifs, programme d’activités physiques, utilisation d’applications mobiles, …) ;
  • Variations de poids corporel.

Les données recueillies révèlent que 79 % des participants avaient tenté de perdre du poids au cours de l’année précédant l’étude. Ce constat est valable quel que soit le type d’obésité des participants. Les méthodes pour perdre du poids les plus utilisées étaient les régimes restrictifs (72 %), les programmes sportifs (22 %) et les traitements médicamenteux (12 %). Malgré leurs tentatives, 75 % des participants n’avaient pas obtenu de perte de poids significative. Et à l’inverse, un tiers avait même pris du poids en essayant d’en perdre !

Un accompagnement des patients face à l’obésité

Les stratégies les moins efficaces pour perdre du poids étaient l’exercice physique et les régimes restrictifs ou hypocaloriques. Environ 20 % seulement des participants avaient pu noter une perte significative de poids grâce à ces stratégies. Un résultat qui amène à réfléchir sur l’intérêt des régimes restrictifs dans la lutte contre l’obésité. De plus, les chercheurs doivent compléter leurs données sur le maintien du poids corporel chez les sujets qui avaient pu perdre du poids grâce aux régimes ou à l’exercice physique.

Les conclusions de cette étude font apparaître que si la majorité des sujets obèses cherchent à perdre du poids, le recours à l’exercice physique ou aux régimes restrictifs reste rarement bénéfique. Faut-il alors continuer à orienter les patients vers ces stratégies ? En sachant qu’elles peuvent progressivement les décourager, voire provoquer une nouvelle prise de poids. L’accompagnement des sujets obèses doit prendre en compte ces nouvelles données pour aider les patients à mieux contrôler leur poids dans la durée.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources
– European survey finds over three-quarters of adults with obesity have attempted to lose weight in the past year, but most have been unsuccessful. easo.org. Consulté le 12 mai 2022.