Sachant que les régimes entraînent une reprise de poids chez 95 % des personnes, certains patients se tournent vers une solution plus radicale : la chirurgie bariatrique.
Solutions miracles ? Parcours du combattant ? Nous vous proposons de mieux comprendre en 3 étapes : avant, pendant et après l’opération.
Avant l’opération :
Il faut d’abord comprendre que l’opération chirurgicale est un acte réfléchi, pas une solution-miracle. Elle sous-entend un suivi à vie et une modification des habitudes alimentaires parfois importantes. De plus, il s’agit d’une opération invasive et non d’une opération esthétique avec ses conséquences et ses risques.
L’objectif n’est pas d’avoir un corps de rêve pour l’été mais d’éviter de graves conséquences engendrées par l’obésité : atteintes cardiaques, hypertension, diabète… Le but de l’opération est de perdre au moins 80% de l’excès de poids.
En France, il existe un parcours de sélection. Seuls les patients avec une obésité massive de longue date (IMC 40) et résistante aux traitements habituels de l’obésité sont éligibles. Parfois la chirurgie peut être discutée pour un IMC inférieur si une maladie liée engage le pronostic vital.
A savoir! La première étape est de réfléchir et de mûrir la démarche. Un psychiatre doit prendre en charge l’évaluation du comportement alimentaire, la capacité du patient à changer ses habitudes et les phénomènes psychologiques sous-jacents.
Témoignage d’un patient opéré
Ainsi, comme nous le dit Dominique, 54 ans, ancien obèse opéré « quand je me sens submergé par des émotions, par une colère que j’ai du mal à gérer, j’ouvrais le frigo ». Le patient obèse prend la nourriture comme quelque chose qui lui fait du bien, donc il va falloir lui montrer qu’il peut évaluer ses émotions. Cette évaluation lui permet de comprendre que la réponse n’est pas toujours alimentaire.
La chirurgie bariatrique demande donc un travail à la fois nutritionnel et psychologique en plus du bilan somatique : état des organes internes, bilans biologiques, rhumatologique…
Le but est de maximiser les chances de réussite. Le seul moyen est de travailler avec des patients prêts psychologiquement afin d’éviter de retomber dans le schéma pré-opératoire. Même si les résultats peuvent apparaître impressionnants, beaucoup de patients parlent des difficultés les 3 premières semaines après l’opération.
Cette décision est murie pendant 3 à 6 mois avec des bilans rhumatologiques, biologiques, psychologiques et diététiques. Elle n’est donc pas à prendre à la légère mais avec une pleine connaissance des causes et conséquences !
Théo L. Pharmacien
Source :
Reportage du groupe hospitalier Diaconesses Croix Saint-Simon