Le surpoids et l’obésité constituent une véritable épidémie qui menace la santé de la population mondiale. Dans la prise en charge, la chirurgie de l’obésité, ou chirurgie bariatrique, occupe une place de plus en plus importante.
Obésité et chirurgie de l’obésité
Face à l’ampleur de l’épidémie mondiale d’obésité, une prise en charge adaptée est impérative et peut comporter plusieurs aspects :
- Des mesures hygiéno-diététiques (alimentation, activité physique) ;
- Des médicaments ;
- Un suivi psychologique ;
- Le recours à la chirurgie bariatrique.
La chirurgie bariatrique, ou chirurgie de l’obésité, est actuellement considérée comme le traitement de dernier recours face à l’obésité, après l’échec de tous les autres traitements. Elle est en effet réservée aux patients présentant les caractéristiques suivantes :
- Un Indice de Masse Corporelle (IMC) supérieur à 40 ou un IMC supérieur à 35 associé à une pathologie liée à l’obésité comme le diabète de type 2, l’hypertension artérielle ou un syndrome d’apnée du sommeil ;
- Un âge compris entre 18 et 60 ans ;
- Une absence de contre-indication d’ordre psychologique ;
- L’absence de risque opératoire particulier ou de contre-indication à la chirurgie.
Depuis quelques années, la chirurgie de l’obésité connaît un essor important en France, avec près de 500 000 interventions recensées sur la période 2006 – 2017.
Plusieurs interventions possibles
La chirurgie de l’obésité regroupe plusieurs types d’interventions chirurgicales :
- Des techniques restrictives pures, qui réduisent la quantité d’aliments que le tube digestif peut ingérer :
- La pose d’un anneau gastrique ajustable ;
- L’ablation partielle de l’estomac, encore appelée une gastrectomie longitudinale, une gastrectomie en manchon ou encore une sleeve gastrectomy;
- La gastroplastie verticale calibrée, de moins en moins pratiquée ;
- Des techniques mixtes, qui réduisent la quantité d’aliments ingérables mais aussi court-circuitent une partie de la digestion :
- Le bypass gastrique, qui est une restriction gastrique associée à la création d’une dérivation du tube digestif ;
- La dérivation bilio-pancréatique.
La décision de recourir à la chirurgie de l’obésité relève d’échanges entre le patient et l’équipe pluridisciplinaire qui le prend en charge. Le choix de la technique opératoire est déterminé en fonction du cas spécifique de chaque patient, chaque technique ayant ses avantages mais aussi ses inconvénients. Généralement, les interventions ont lieu par cœlioscopie.
Si elles peuvent s’avérer particulièrement efficaces pour réduire le poids corporel, ces interventions ne sont pas anodines, car elles modifient l’anatomie normale du tube digestif. Elles nécessitent une prise en charge et une surveillance étroites, à la fois avant et après l’intervention. La reprise d’une alimentation solide n’est pas immédiate et un suivi nutritionnel est indispensable, notamment pour prévenir les risques de carences. En fonction des techniques opératoires utilisées, un traitement vitaminique peut être nécessaire, en particulier un apport quotidien de vitamines B12 et D, ainsi que de fer.
Estelle B., Docteur en Pharmacie
– Chirurgie de l’obésité, ce qu’il faut savoir avant de se décider. HAS. Juillet 2009.