Alors qu’un récent rapport alerte sur la proportion croissante des enfants en surpoids ou obèses en France, de récentes données suggèrent que la surcharge pondérale au cours de l’enfance pourrait impacter négativement l’intégrité des artères et ainsi favoriser le développement des maladies artérielles à l’âge adulte.
Surpoids, adiposité et rigidité artérielle
Jusqu’ici peu de données étaient disponibles sur le lien entre les troubles métaboliques, le surpoids ou l’obésité et le développement des maladies artérielles. Récemment, des chercheurs ont étudié l’impact du surpoids chez l’enfant sur la rigidité des artères.
Les chercheurs ont analysé les données de 3 423 personnes. Entre 9 et 17 ans, tous les deux ans, étaient mesurés précisément plusieurs paramètres :
- L’Indice de Masse Corporelle (IMC) ;
- Le rapport taille / poids ;
- La circonférence à la taille ;
- La masse grasse ;
- La rigidité artérielle.
Les participants ont été classés en fonction :
- De leur masse grasse, un groupe de sujets normaux et un groupe de sujets à masse grasse élevée ;
- De leur statut métabolique, selon la présence d’un ou plusieurs facteurs de risque (pression artérielle élevée, taux de triglycérides ou glycémie élevés, taux de HDL-cholestérol faible).
L’adiposité altère la santé des artères
Sur l’ensemble des participants, 45,5 % étaient des garçons. Trois groupes de sujets ont pu être identifiés en fonction de leur adiposité abdominale :
- 569 sujets avec un indice de masse grasse élevé durant l’adolescence ;
- 991 sujets avec un indice de masse grasse moyen pendant l’adolescence ;
- 1 730 sujets avec un indice de masse grasse faible à l’adolescence.
A noter que certains sujets avaient un indice de masse grasse élevé à la fois à 9 et 17 ans, tandis que d’autres avaient un indice de masse élevé, soit à 9 ans, soit à 17 ans.
La rigidité artérielle, mesurée par la vitesse d’onde pulsatile, était positivement reliée à la masse grasse totale des participants. Plus la masse grasse était élevée et persistait entre 9 et 17 ans, plus la rigidité artérielle était significativement impactée. Cet effet était amplifié par les éventuels troubles métaboliques.
Une meilleure prévention des maladies artérielles
L’existence d’un surpoids chez l’enfant est susceptible d’altérer les artères, selon ces résultats. Néanmoins, les sujets qui retrouvaient un indice de masse grasse normal entre 9 et 17 ans retrouvaient une rigidité artérielle comparable à celle des sujets n’ayant jamais connu de surpoids. Un nouvel argument en faveur d’une réduction du surpoids chez les adolescents.
Cette étude suggère qu’une surcharge pondérale persistante au cours de l’adolescence impacte négativement la rigidité artérielle, d’autant plus si le surpoids est associé à des troubles métaboliques. Ces nouvelles données pourraient permettre de prévenir les maladies artérielles dès le plus jeune âge, notamment en ciblant les enfants en surpoids ou obèses.
Estelle B. / Docteur en Pharmacie