Selon une enquête américaine, la prédisposition à l’obésité ou au surpoids pourrait être différente selon l’origine ethnique. L’étude suggère que les hommes ayant hérité d’un génome issu des populations d’Afrique de l’Ouest bénéficieraient d’une protection contre l’obésité et le diabète de type 2.
Uniquement chez les hommes
Depuis des années, l’obésité a atteint le stade épidémique aux Etats-Unis. Mais des disparités fortes existent entre le continent d’origine des individus. Parmi les femmes américaines, le surpoids ou l’obésité atteindraient préférentiellement les personnes d’origine africaine, que d’origine hispanique ou européenne. Mais chez les hommes, la tendance est inversée : les hommes d’origine hispanique sont les plus concernés par le surpoids et l’obésité, suivi de près par les hommes d’origine européenne, avec des Afro-américains moins touchés.
Ces proportions semblent correspondre à l’incidence du diabète de type 2. Si les femmes d’origines africaines sont les plus touchés, les hommes d’origine africaine semblent beaucoup moins concernés. Une situation intrigante dans un pays historiquement communautariste. Outre les inégalités socio-économiques, plusieurs chercheurs suggèrent que les hommes d’ascendance ouest-africaine développent moins d’adiposité centrale.
A savoir ! L’adiposité correspond à l’accumulation de graisse au sein des tissus. On parle d’adiposité centrale lorsque les graisses se déposent au niveau abdominal. Mais cette accumulation de graisse a aussi lieu autour des organes internes. Il s’agit d’un facteur de risque important dans le développement de du diabète, de l’hypertension artérielle, des maladies cardiaques et métaboliques.
À la recherche des gènes
Des études complémentaires montrent que le tour de taille et le ratio taille/hanche est inférieur chez les Américains ayant une forte ascendance d’Afrique de l’Ouest. Une particularité qui n’est pas retrouvée chez les femmes. Yann Klimentidis, professeur adjoint au Département d’épidémiologie et de biostatistique de l’Université de l’Arizona, suggère l’existence de gènes spécifiques offrant une protection contre la graisse abdominale. Ou à l’inverse, des gènes prédisposant à une plus grande adiposité chez les autres populations. Le professeur interroge : « Quel facteur culturel, socio-économique, ou autres pourrait expliquer l’absence de protection chez les femmes américaines d’origine africaine ? ».
David Allison, professeur de santé publique et directeur du Centre de recherche sur l’obésité nutrition à l’Université d’Alabama, rejoint l’avis de son confrère. Selon lui, le facteur génétique n’est pas étranger à cette différence de corpulence entre les femmes et les hommes.
Hadrien V. Pharmacien
Source :
West African genes lower the risk of obesity in men, suggests study. ScienceDaily. 01/06/2016