Une récente enquête nationale sur l’état de santé des jeunes Français a révélé que près qu’un quart des élèves de troisième est touché par le surpoids ou l’obésité. Un chiffre inquiétant, qui peut en partie s’expliquer par une évolution du mode de vie des collégiens.
L’état de santé des jeunes Français à la loupe
Régulièrement, des enquêtes nationales sur l’état de santé des enfants et des adolescents français sont menées, grâce à la collaboration des Ministères de la Santé et de l’Éducation Nationale et de Santé Publique France. Ces enquêtes sont réalisées tous les deux ans en milieu scolaire, par les infirmiers et les médecins scolaires. Alternativement, elles concernent les élèves des grandes sections de maternelle, de CM2 et de troisième, afin de dresser un tableau global de l’état de santé de la jeunesse française.
Récemment, ont été publiés les résultats de l’enquête réalisée sur l’année scolaire 2016-2017 auprès d’un échantillon d’adolescents scolarisés en classe de troisième dans un collège public ou privé sous contrat avec l’État. Au cours de ces enquêtes, les données sont recueillies de trois manières :
- Un examen de santé (poids, taille, dépistage sensoriel) ;
- Un entretien avec l’adolescent (habitudes de vie, accidents domestiques, questions diverses de santé) ;
- Un relevé d’informations à partir de son carnet de santé (vaccinations).
Près d’un quart des collégiens présentent une surcharge pondérale
La dernière enquête publiée a été menée dans 925 collèges et 7 242 questionnaires ont été collectés. L’analyse des données met en évidence qu’en 2017 18 % des adolescents en classe de troisième présentent une surcharge pondérale et 5 % une obésité. Comparativement aux résultats des précédentes enquêtes, la prévalence du surpoids et de l’obésité chez les jeunes est en hausse entre 2009 et 2017, surtout chez les filles.
Cette évolution du surpoids et de l’obésité est marquée par de fortes inégalités sociales. Ainsi, la surcharge pondérale touche 24 % des enfants d’ouvriers, contre seulement 12 % des enfants de cadres. L’obésité concerne quant à elle 8 % des enfants d’ouvriers, mais seulement 3 % des enfants de cadres. Ces différences pourraient en partie être expliquées par des différences d’habitudes de vie en fonction du niveau socio-économique :
- La prise régulière d’un petit-déjeuner ;
- La pratique d’un sport ;
- Le temps passé devant les écrans.
Changer d’alimentation, mais aussi de mode de vie
Cette nouvelle enquête sur la santé des jeunes Français met en avant une augmentation notable du surpoids et de l’obésité à la fin du collège. Un phénomène inquiétant et croissant depuis les enquêtes précédentes. Les messages de santé publique sur les risques pour la santé liés à l’obésité ciblent non seulement les adultes, mais aussi les enfants et les adolescents.
Une proportion importante des adolescents en surpoids ou obèses conservera, voire aggravera sa surcharge pondérale à l’âge adulte, augmentant d’autant plus le risque de développer de graves problèmes de santé. Il est plus que jamais essentiel de promouvoir une alimentation saine et équilibrée dès le plus jeune âge, mais aussi d’alerter sur les habitudes de vie qui favorisent la prise de poids, comme la sédentarité et le temps passé devant les écrans.
Estelle B., Docteur en Pharmacie