D’après l’Assurance Maladie, 47 % des Français sont en surpoids ou obèses. Au fil des années, la prise en charge du surpoids et de l’obésité a considérablement évolué, du diagnostic aux options thérapeutiques. Santé Sur le Net fait le point sur la prise en charge de l’obésité en 2023.
Surpoids et obésité de l’adulte, une prise en charge globale
Il y a quelques années, la prise en charge du surpoids et de l’obésité reposait principalement sur une perte de poids importante, puis un contrôle du poids corporel. Depuis, les choses ont beaucoup évolué grâce aux connaissances acquises sur les mécanismes impliqués dans l’obésité. En février 2023, la Haute Autorité de Santé (HAS) a publié un guide du parcours de soins pour le surpoids et l’obésité.
Dans la prise en charge globale du surpoids et de l’obésité, huit professionnels de santé jouent un rôle clé, tous coordonnés par le médecin traitant :
- Le psychologue ;
- Le travailleur social ;
- L’enseignant en activité physique adaptée (le sport sur ordonnance) ;
- Le diététicien ;
- L’infirmier ;
- Le kinésithérapeute ;
- L’ergothérapeute ;
- Le psychomotricien.
Sont également présents le médecin nutritionniste et le chirurgien, en cas de recours à la chirurgie bariatrique.
Des mesures hygiéno-diététiques à la chirurgie bariatrique
Le guide du parcours de soins distingue trois situations différentes :
- Le surpoids ou l’obésité sans complications ;
- L’obésité sévère avec un cumul de facteurs associés (l’existence d’une ou plusieurs comorbidités, comme le diabète de type 2, une hypertension artérielle, des troubles lipidiques, une apnée obstructive du sommeil, …) ;
- L’obésité très complexe (conséquence d’une autre maladie chronique) ou très sévère.
Le poids n’est plus le facteur déterminant unique de la prise en charge. Les conséquences de l’obésité, troubles métaboliques, problèmes articulaires, stigmatisation, troubles anxio-dépressifs, … sont pris en compte. Chaque étape de la prise en charge fait également l’objet d’une définition d’objectifs thérapeutiques, définis conjointement entre le médecin et le patient. Le patient devient un acteur de sa prise en charge et l’oriente en fonction de ses besoins.
La prise en charge repose toujours sur des mesures hygiéno-diététiques incontournables, une alimentation saine et équilibrée, avec des apports nutritionnels adaptés, et la pratique d’une activité physique régulière et adaptée à sa condition physique.
Une nouvelle classe de médicaments contre l’obésité
En France, le recours à la chirurgie bariatrique a connu un important essor depuis quelques années et s’est imposé comme l’un des traitements principaux de l’obésité. Mais elle reste réservée à certains patients, répondant aux critères suivants :
- Un âge compris entre 18 et 60 ans ;
- Un indice de masse corporelle (IMC) > 40 kg/m², ou > 35 kg/m² avec une complication associée ;
- Pas de contre-indication d’ordre psychologique ;
- Pas de risque opératoire particulier.
Le chirurgie bariatrique peut faire appel à différentes techniques, comme l’anneau gastrique, le bypass ou encore la sleeve gastrectomy.
Longtemps, les médicaments contre l’obésité ont été inexistants ou ont déclenché de graves effets secondaires, qui ont conduit à leur arrêt de commercialisation. Mais une nouvelle classe de médicaments est désormais disponible, les analogues du GLP-1 (Glucagon-like-peptide-1), des médicaments par ailleurs utilisés dans le traitement du diabète de type 2. Ces médicaments sont disponibles pour certains patients atteints d’obésité, après échec des mesures hygiéno-diététiques.
Estelle B., Docteur en Pharmacie
– Surpoids et obésité de l’adulte : suivi, médicaments et chirurgie. www.ameli.fr. Consulté le 16 août 2023