Les Français consomment 5 kilos de riz par an. Un chiffre bien loin derrière la moyenne annuelle mondiale qui est de 65 kilos ! Lors du 26ème congrès européen contre l’obésité, le 30 avril à Glasgow en Ecosse, des chercheurs japonais ont affirmé que la consommation de riz pourrait faire reculer le risque de surpoids et d’obésité.
Miser sur 18 kilos de riz par an pour faire reculer l’obésité
Les statistiques liées à l’obésité sont sans appel : ce sont deux pays asiatiques qui affichent les scores les plus bas. Le Japon compte seulement 4,3 % de personnes obèses dans sa population et la Corée, 5,3%. Vient ensuite l’Italie avec 9,8 % et plus loin encore, la France avec 15,3%. La moyenne pour les pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement Economiques regroupant 36 pays) est de 19,5%. Dans le classement mondial, les plus mauvais élèves sont les Etats-Unis qui affichent une prévalence de l’obésité de 39,2%, juste derrière le Mexique avec 32,4%.
Compte tenu de la place du Japon et de la Corée dans ce classement, peut-on supposer que consommer une part importante de riz permet de se protéger du surpoids et de l’obésité ?
Pour répondre à cette question, les chercheurs du College des arts libéraux de Doshisha, à Kyoto, ont comparé la ration totale de différentes formes de riz (blanc, rouge, brun, en farine, etc.) consommées dans 136 pays.
Résultats ? Les pays dans lesquels la consommation de riz est supérieure à 150 grammes par jour (55 kilos par an) ont une population moins encline à développer une obésité comparativement à ceux n’en consommant pas plus de 14 grammes de par jour (5 kilos par an).
Selon leurs estimations, les chercheurs concluent qu’une consommation journalière de 50 grammes de cette céréale de la famille des poacées par jour (18 kilos par an) et par personne ferait reculer l’obésité mondiale de 1 %. Faisant ainsi passer la prévalence de l’obésité mondiale de 650 millions à 643,5 millions.
Plusieurs propriétés du riz viennent expliquer ce lien avec le recul de l’obésité :
- Un pouvoir de satiété important réduisant le risque de trop manger ;
- Un meilleur contrôle du taux de glucose dans le sang grâce à la teneur en fibre importante du riz brun.
Un lien de cause à effet qui mérite plus d’investigations
Les chercheurs savent qu’établir un lien de cause à effet est extrêmement difficile lorsqu’on examine un régime alimentaire, en particulier à une si grande échelle. On voit ici une association de deux facteurs, consommation journalière de riz et prévalence de l’obésité, mais pas encore une relation de cause à effet.
Plusieurs biais dans cette étude ne permettent pas encore de se prononcer aussi radicalement en faveur d’une alimentation à base de riz. De plus, ces travaux n’ont pas encore été publiés dans une revue scientifique pour être soumis à l’approbation de la communauté scientifique.
Par exemple, les chercheurs ont utilisé des données au niveau des pays plutôt que des données au niveau des personnes. En se basant ainsi sur des moyennes, plusieurs inconvénients peuvent apparaître comme des différences interrégionales au sein d’un pays au niveau de la consommation de riz et de la prévalence de l’obésité. Autre inconvénient : ils se sont basés sur les IMC moyens en ne regardant pas le pourcentage de personnes ayant un IMC extrêmement bas ou extrêmement haut.
Autre argument de taille : dans le classement international du taux d’obésité par nation, l’Italie arrive en troisième position puis la Suisse, la Norvège et la Suède. Autrement dit, des pays où le riz est peu présent dans le régime alimentaire.
De nouveaux travaux devraient voir le jour sur cet aliment tout en prenant compte du type de riz consommé.
À savoir ! Le riz complet est dit « décortiqué » et dont seule la balle du (enveloppe isolante) a été enlevée mais le son et le germe sont toujours présents. Le riz blanc, ou usiné, est dépourvu de sa cuticule et de son germe. Il ne reste pratiquement que les réserves d’amidon de la céréale.
En effet, le riz blanc contient beaucoup moins de fibres que les autres types de riz non raffinés comme le riz brun (= complet).
En attendant de nouvelles conclusions sur ce lien entre riz et obésité, il est conseillé de consommer davantage de riz brun car un régime riche en riz blanc est associé à un risque accru de diabète de type 2…
Julie P., Journaliste scientifique